Quand on est nommé sur un poste de surveillant dans l'établissement où l'on a été pensionnaire de la 6ème à la terminale, il faut « être sec ». Pour faire tout simplement son travail qui consiste essentiellement à « fliquer » d'anciens camarades. Et si en plus on va en fac, il faut se donner la possibilité de faire son travail personnel pendant les longues heures d'études et de permanences.
Et quand, dans la foulée, on devient maître auxiliaire dans le même bahut...
Un ancien élève, devenu un ami, m'a raconté le froid que cela avait jeté dans sa classe de seconde, le jour de la rentrée, quand ils ont appris qui ils allaient avoir en anglais. Mais un enseignant a de la matière à proposer : il peut - il doit - s'imposer naturellement, sans avoir recours à la menace ou à la sanction.
Finalement, les choses se passaient tellement bien que le jour où l' I P R* est venu dans la classe pour me dire comment je ne faisais pas bien mon travail, le groupe, pour m'être agréable, a manifesté un bel enthousiasme. A tel point que je me suis trouvé un peu débordé par des efforts de participation supérieurs à la « normale » et contraint de limiter les échanges pour que mon cours tienne dans le temps prévu.
Résultat : Monsieur l'Inspecteur m'a fait savoir, un peu sèchement, que nous n'étions pas à la fac et que je n'étais pas là pour faire un cours magistral (sic), surtout devant des élèves aussi bien disposés.
*Inspecteur Pédagogique Régional.
Joël Lozac'h