Non-poème 1
ou 2
Le non-menu était presque imparfait 3
A Mon-Pierrot-que-j’aime 4
Stances
Au clair de la lune, 5
Mon Pierrot que j’aime,
Prête-moi ta plume,
Pour mon non-poème!
Mon beau luminaire
Est dans l’frigidaire,
Il ne fait pas clair
En ce soir d’hiver.
Dans mon vieux cahier
Très souillé,
Sur mon bout d’papier
Tout mouillé,
Une pointe Bic 6
Hélas, Tic! 5
Ne veut pas écrire.
Quel délire!
Elle court sur le vélin,
Ou plutôt, y glisse,
Mais elle ne trace rien,
Ah, quel supplice!
Pour ces deux raisons,
Mon colon, 7
Oui, j’ai commencé
A lâcher.
Assis sous ma table,
En lotus,
J’ai pété un câble
Et mêm’ plus!
Ceci n’est que parenthèse,
A vous ne déplaise.
Il nous faut percer
Le vif du sujet.
Complainte
Voici donc le bon menu
De souper
Qu’a créé mon cuisinier
Farfelu.
Entrée : Potage « Maître d’Hôtel »
Dit « Soup’ de Saison »,
Arrosé, si je n’me trompe,
D’un ver’de château-la-Pompe.
Cuisiné sans beur’ ni sel,
Sans rime ni sans raison.
Ce plat m’a, sur l’heure,
Mis d’mauvaise humeur.
Hors d’œuvre : Huîtres flambées au Grand-Marnier,
Et un verre de Marsala à l’amande.
Que ma déception fut grande:
Le mollusque était brûlé!
Ce n’est pas pour cela que
J’aime mieux mon maître-queux!
Les escargots à la graisse de volaille.
Au gingembre et à l’aneth.
Au Coca-Cola chambré,
Pour oublier l’goût salé.
C’est l’fenouil que je regrette,
Il l’a oublié, la canaille !
Mais ce mets de rattrapage
Me dérangea l’œsophage!
Plat garni : Le rôti de Kangourou
Au miel, à la moutarde et au pistou.
Avec un Sancerr’ blanc frappé
Pour tout arranger.
Sa sauce aigre-douce, en vrac,
Me révolta l’estomac!
Les petit-pois et lentilles,
Au Muscadet et myrtilles.
Manger avec le Sancerre,
Qui n’est pas pour me déplaire.
Ajoutez quelques épices,
Et goûtez, quel sacrifice!
Plateau de fromages variés.
Comté macéré au Meursaut,
Féta aux Côteaux du Layon.
Yaourt salé au cabillaud,
Camembert et Brie glacés.
Tout cela n’est vraiment pas bon!
Sorbet au homard et fraises.
Un dessert qui met mal à l’aise,
Mais malgré tout arrosé
De Bourgogne Aligoté, chambré !
Moralité
Ces sept mets de mon cher cuistot
Sont ses sept péchés capitaux!
Sa cuisine était immangeable:
Je l’ai chassé, qu’il aille au diable!
Il a fini de m’infester:
Je ferai tout seul mon souper!
Précisions
1 – Je connais le non-poète
Qui commit cet écrit bête,
C’est un inconnu
Mais je l’aime,
Vous l’aurez voulu:
C’est moi-même!
2 – Qu’est ceci, Monsieur ?
–C’est le non-titre
(D’après le Cyrano d’E.Rostand)
3 – Oups !! J’échappe de justesse au copyright !
4 – S’il y a parmi les (fidèles) lecteurs de ces chroniques un « Pierrot-que-j’aime »,
c’est à lui que dédie ce non-poème,
ou cette prose si mauvaise que les vers se sont mis dedans !
5 – Réminiscence.
6 – Publicité gratuite.
7 – S’il y a parmi les (fidèles) lecteurs de ces chroniques un Colonel,
Je le salue bien bas !
PtitLouis