EN AVOIR OU PAS...
…en l’occurrence, du poil au menton.
Pendant mon année de 2de, je suis passé, aux yeux d'un prof (l'homme au chapeau)*, du statut de « Fantôme de service » à celui de « Flibustier ».
C'est au printemps, après un week-end prolongé, celui de la Pentecôte vraisemblablement, que je me suis matérialisé en pirate des Caraïbes.
Invité chez un camarade, j'avais oublié mon rasoir, et, à peine rentré au bahut j'étais repéré par « Gaz » qui tombant en arrêt sur les quatre poils épargnés, m'intima sans ménagement et sur un ton qu'il voulait sans réplique, de « raser ça » immédiatement.
Réplique il y eut pourtant : « Quand je voudrai. », répondis-je insolemment. Et, autant par paresse que pour agacer le Patron, je décidai de laisser mon Gillette encore quelques jours au repos.
Quelques jours au bout desquels, ma petite valise à la main, je rentrai chez moi avec mon linge sale, histoire de le laver en famille.
« Tu ne vas pas... ! ». « Tu vas... ! ». Je vous laisse deviner l'ambiance...
C'est sans surprise qu'envers ma pilosité je vis se manifester la maternelle animosité. Mais ma décision fut vite prise: de ma physionomie je garderais la totale maîtrise !
Et, un demi-siècle plus tard...
*Voir « Chapeau Bas ! »
Joël Lozac’h