La PMS d’Yves.
Yves était un solide gaillard, fils d’un gendarme de l’arrondissement. Il était alors grand et fort, et terminait son cursus « bahussien » par une bonne terminale, dont j’ai oublié la spécialité, probablement « Philo ».
Tout en lui était grand à commencer par sa taille : il utilisait pour allumer sa pipe une boite d’allumettes modèle familial, pour savoir l’heure un réveil matin, etc… le tout « fourré » dans ses poches de veste l’été, de manteau l’hiver.
Comme c’était un vétéran, entendez par là qu’il avait un peu plus que l’âge requis pour son niveau scolaire, les gendarmes de Verneuil (il y avait une brigade rue Saint-André, à côté du passage à niveau des voies de la SNCF) lui avaient offert de faire de la « PMS » ou encore la Préparation Militaire Supérieure, en vue d’un service militaire qu’il aurait à effectuer bientôt.
L’ancienne Gendarmerie Nationale, rue Saint André
Yves se prêta au jeu de bonne grâce, un peu bousté par « papa-gendarme ». Il travailla même tant et si bien qu’à la fin de l’année, il décrocha, en plus du bac, le diplôme militaire tant convoité, dont j'ai oublié le nom.
Pour la circonstance, le papa d’Yves vint à Verneuil voir ses collègues remettre ledit parchemin à son rejeton, au collège-même devant Gratien (1) et les notables du bahut.
Bien évidemment, il en profita pour saluer le principal, et légitimement fier de son lardon, il fit remarquer à Gratien que, tout de même, Yves était quelqu’un, puisqu’il avait décroché sans peine ce diplôme, parallèlement au bac.
Notre patron, avec sa verve habituelle, lui rétorqua : « Rien d’anormal, issu de gendarme ! »
Celui-ci n’en fut que plus flatté
PtitLouis
(1) Le principal d’alors.