Brèves de bahut

La taquetaquetique du gendarme. (1)

C’est une brève un peu extra-collégienne, je m’en excuse, mais comme elle se passe du temps du collège, avec des personnages du collège, ou assimilées, elle peut cadrer dans cet ensemble de brèves.

Vers les années 56-60, il y avait dans ma classe une belle petite bretonne, du doux prénom de Maryvonne (2), c’était vraiment une chouette fille, toujours prête à rendre service, toujours souriante et bien vêtue, je l’aimais beaucoup, et sa maman que j’ai bien connue « jouait à la poupée » avec sa fille unique, à n’en pas douter. 

 

La seule photo de Maryvonne, pas fameuse,  que j’aie prise, chez elle.

Sa famille habitait Bémécourt, près de Breteuil-sur-Iton où j’avais de nombreux copains. Pour aller de Verneuil à Bémécourt, car j’allais voire ma copine, il y avait deux chemins principaux : la grande route directe : Verneuil-Breteuil-Bémécourt, et la route bucolique, zigzagante, poétique : Verneuil-Cintray-Bémécourt (3). Je prenais souvent la première à l’aller, et allez savoir pourquoi, la seconde au retour, toujours bien sûr, à bicyclette (4).

Itinéraires Verneuil-Bémécourt, et traversée de Breteuil en vert.

La traversée de Breteuil se passait généralement bien. Sauf un jour où le papa d’Yves (5) faisait la circulation, en tant que gendarme, au coin de la rue Jacques Olry et de la route Sainte-Suzanne qui mène à Bémécourt, et à Rugles, après. En continuant tout droit au bout de la rue Jacques Olry, on va aux Baux de Breteuil (3), cela ne m’intéressait pas, il faut tourner à gauche pour aller vers chez Maryvonne.

La plupart du temps, on prend le virage, sans problème, au ralenti, ça monte et il y a un croisement. Mais là, le gendarme a eu la mauvaise idée de pivoter en me tournant le dos et toujours en faisant du sémaphore. Résultat, il a fallu que je baisse la tête pour ne pas recevoir la mornifle qu’il me destinait, bien malgré lui.

Lui aussi a pris un peu peur et, sans faire usage de son sifflet, a bougonné je ne sais quoi, car j’étais un peu assourdi par le vent de la vitesse (6).

Vingt-deux, v’la les flics !

PtitLouis

(1)  Comme disait Bourvil.

(2)  Pour ceux qui l’ont connue, j’ai su, par sa belle-mère, qu’elle était décédée.

(3)  Veuillez consulter les plans ci-dessus, l’itinéraire de traversée de Breteuil est en vert, le carrefour du gendarme, en haut à gauche, les chemins aller-retour sont en vert.

(4)  Comme disaient Bourvil et Yves Montand

(5)  Cf : La PMS d’Yves.

(6)  Si, si, à 15km/h, le vent fait du bruit, puis il y avait peut-être aussi un vent naturel.